Retour sans gloire d'un homme sans passé [PV]

Pour la première fois depuis qu'il l'avait forgée, il était séparé de sa lance. Par trois gardes qui le traînait au palais des Anges Délivrés.

Pour comprendre comment l'ermite en était arrivé là, il faut reprendre l'histoire un peu plus tôt, au moment où Ewond quitter son ancien foyer à cause d'un Ange Rituel.

Après avoir mis son adversaire hors-combat, il s'était dirigé, comme il l'avait prévu, vers la forêt de Sindar. Son dversaire était-il plus résistant que prévu ? Plus rapide ? Toujours est-il qu'il croisa une patrouille d'une dizaine d'Anges Rituels sur son chemin. Il fut immédiatement pris en chasse, et maudit la couleur grise de ses ailes qui empêchaient toute confusion, alors, usant de son pouvoir pour la deuxième fois de la journée, il prit la fuite.

Grâce à son pouvoir, il avait pris une telle avance sur ses poursuivants qu'ils avaient sûrement abandonné la poursuite. Et bien non. Il les retrouva en faisant un détours pour revenir à la forêt. Encore une fois, il fut pris en chasse. Il ne pouvait cependant pas utiliser son pouvoir sans risquer de chuter. Ce pouvoir était trop éprouvant.

Il ne l'utilisa donc pas pour semer ses poursuivants et ceux-ci ne lui lâchèrent pas un pouce de terrain. Il fut sauvé (pour son grand malheur) par une autre patrouille, d'Ange Délivrés cette fois. Il était rentré en territoire Délivré sans même s'en rendre compte.

Il n'avait pas eu le courage de lever sa lance sur ses frères de Race et s'était donc laissé arrêté. On l'avait emmené, après lui avoir lié les mains, vers Kelto'Mar, l'éternelle capitale des Délivrés. Et à présent, on le traînait vers le palais pour demander à la reine ce qu'on devait faire de lui.

Il attendait ce moment avec appréhension et regrettait de ne pas avoir utilisé son pouvoir auparavant car, ici, ce serait inutile, malgré la supériorité que pourrait lui apporter son don, il serait rapidement maîtrisé.

*Elle n'a pas changée, pensa-t-il en observant la cité et le palais. Toujours aussi ébluissante.*

"Qui dirige les Délivrés en ce moment ?"

Le garde le regarda, interloqué. Apparemment, il aurait du le savoir. On lui répondit quand même. Gabrielle Tenshi. De son temps, le roi ne portait pas ce nom. Il arriva enfin dans une salle aux immenses tentures, pas vraiment le genre de salle où Ewond imaginait un jugement. La porte grinça...

[le lendemain du post au Sanctuaire]

La journée avait la couleur grise de ces après-midis monotones semblables aux précédents. Gabrielle avait présider deux audiences durant la matinée, l'une pour la politique de guerre et une autre pour les problèmes mineurs du royaume. L'après-midi avait été lui aussi chargé de rendez-vous. Après un rapide repas prise dans ses appartements, seule, Gabrielle avait dû recevoir l'ambasseur des Démoniaques, un Ange à la voix douceureuse et aux manières de miel qui avait quelque chose de dérangeant à sa façon de regarder et à sa façon de lisser sa petite barbiche noire. Son visage triangulaire correspondait excatement avec l'idée que ce faisait la jeune Ange d'un diable. Enfin. l'entretien s'était plutôt bien déroulé, et Gabrielle avait eut ldéfiance nécessaire pour esquiver les questions à double tranchants et pour dominer la discussion... Cela s'était éterniser pendant deux heures avant que l'ambassadeur daigne se retirer en compagnie d'une Ange Délivré qui le regardait comme un caniche qui regarde son maître avec des yeux mouillés d'adoration. Ecoeurant de s'avilir ainsi. Quel procédé subtil avait usé l'envoyé pour mettre sous sa coupe la jeune demoiselle? Gabrille s'était promis de se méfier de cette dernière.... Elle n'avait pas eut le temps de souffler que son intendant s'était précipité sur elle pour signaler le retour d'une patrouille et d'un évènement étrange... Elle avait redouté le pire, mais l'affaire semblait facile. Une horde de Rituels aux trousses d'un badeau aux ailes grises, donc probablement un Délivré. Ce qu'il faisait sur le territoire Rituel était une chose. le fait qu'il manquasse de déclencher une violente altercation sanglante en était une autre. Gabrielle s'était donc rendue dans l'antichambre de la salle d'audience, salle qu'elle préférait largement pour son confort et sa chaleur. De plus, elle était plus petite et cela évitait de lui faire élever la voix pour se faire entendre. Autre détail, cette histoire ne méritait pas de faire rapliquer tout le jury et autres conseillers sournois.

La salle était vide lorsque Gabrielle arriva. Avec une tranquilité absolue, elle s'assit sur son siège favori qui était contre un mur couvert d'une tapisserie, face à la porte et attendit tandis que l'Intendant lui rabâchait les détails de l'affaire dans l'oreille. Elle eut un geste agacé et confut, l'homme recula de quelques pas....

La porte d'en face finit pas s'ouvrir. Curieuse, Gabrielle se pencha légèrement en avant pour voir l'individu qui allait lui être présenté. C'était un Ange à la silhouette musclée, fort de carrure mais de petite taille. Il avait d'immenses ailes qui surprirent la chef des Délivrés, et ses cheveux avaient la même forme que ces membres. Le chef du groupe qui l'escortait saluèrent avant de se retirer près des portes, montant la garde.

Gabrielle eut un soupir de résignation et se redressa sur son siège de velours tandis que son Intendant déclairait d'une voix forte:

- Déclinez votre nom, je vous prie.

Un homme sortit par la porte entrebâillée et il fit un signe aux deux gardes. Ceux-ci firent se redresser Ewond qui s’était assis puis l’entraînèrent vers une autre porte. Il pénétra dans une deuxième pièce plus petite et plus simple encore. Pas de longues tapisseries pendant sur les murs et pas de mobilier faste. Juste un siège sur lequel était assis une jeune femme. La reine.

L’ancien ermite l’observa. Elle ne portait pas le même nom que l’ancien roi mais elle était de sa famille, c’était sur. Les traits bien délimités et dessinés ne trompaient pas. Elle lui rappelait aussi un autre visage qu’il n’arrivait pas à nommer. Puis il se souvint. Une jeune femme qu’il n’avait croisée que durant trois jours, les seuls où il était allé au palais des Délivrés. Il ne connaissait pas le nom de cette femme, ou ne s’en rappelait plus.

Les gardes se reculèrent jusqu’à la porte. Quand à lui, il était exactement au milieu de la pièce. Il n’entendit rien mais put facilement imaginer que le femme qui lui faisait face n’avais pas plus de plaisir que lui à se trouver là. Elle se redressa juste avant que l’homme, qui était derrière elle, ne lui demande de décliner son nom.

"Madame, commença-t-il en ignorant complètement l’intendant, mon nom est Ewond."

*Mais ça ne vous indiquera rien sauf si vous passez votre vie dans les archive et que vous en retenez tout.*

Il s’inclina lentement et la regarda de nouveau. Il évaluait ses chances de sortir de la ville si le jugement s’avérait trop injuste à son goût. Pratiquement nulles. Il n’avait aucune connaissance de l’architecture du palais quand à la ville, si rien n’avait changé, elle devait être infestée de gardes.

Il ne savait si la femme avait été briefée sur ce qui s’était passé et décida donc de lui expliquer plus en détail.

"Je crains d’avoir fait une petite erreur de navigation à moins que le territoire ne se soit agrandit lors de ces vingt-cinq dernière années, et d’avoir entraîné derrière moi une petite troupe d’Ange Rituels au intentions sur ma personne des plus déplorables… Je remercie d’ailleurs votre patrouille de m’avoir…"

-Veuillez vous taire, ordonna l’intendant, peut-être avait-il été vexé qu’Ewond ne lui accorde pas la moindre attention. On vous a demandé votre nom, pas votre cas.

L’homme avait été sec et Ewond haussa les épaules en un roulement impressionnant de ses muscles.

"Veuillez excuser ma maladresse, déclara-t-il avec un sourire condescendant en se tournant vers l’intendant. Je n’ai pas l’habitude des procès."

Il avait enfreint l’interdit de l’Ange mais celui-ci ne releva pas.