Messager [PV : Raphaël Tenshi]

[hrp]désolé si c'est pas la place d'un tel post mais je voyais pas où je pouvais le placer sinon[/hrp]

Anyldor se tenait devant les portes imposantes du palais de Lalyriss. Il se remémora son périple.

Comme promis, il s’était mis en route à l’aube. Il avait traversé le territoire Rituel, accompagné pour une partie du trajet par trois soldats en mal de communication qui l’avaient bassiné avec leurs discussions et les blagues en dessous de la ceinture (comment des Anges Rituels pouvaient-ils s’abaisser à ce points ?) puis ils étaient partis pour reprendre leur patrouille au grand soulagement de l’émissaire forcé. Quelques temps, Anyldor était sorti du territoire Rituel.

Il avait croisé un groupe de voleurs de grands chemins qu’il avait mis sans grande difficulté en déroute mais pas poursuivit car la mission dont on l’avait chargé semblait urgente. Oh, l’un d’eux, au moins, l’avait suivit de loin pendant le reste du voyage mais il s’était éclipsé après la première patrouille de Rêveurs que l’Ange avait croisé.

Plus tard, il en avait croisé d’autre et à chaque fois il montrait le sceau diplomatique des Anges Rituels qui lui ouvrait le passage jusqu’à la cité (sans pour autant lui accorder un escorte dont il n’aurait su quoi faire). Il était enfin parvenu à la superbe cité et avait loué une chambre au alentours. Après une nuit de repos fort appréciée, il était allé trouver un garde et lui avait demandé où il pourrait trouver le chef des Rêveurs.

-Hé, ou veux-tu le trouver ? Il est au palais, bien sûr !

*Quelle diplomatie, avait-il alors pensé. Traites-moi d’imbécile tant que t’y est. Il pourrait très bien vouloir s’offrir des vacances. Ou être en tournée d’inspection. Qu’est-ce que j’en sais !*

Il s’était donc dirigé vers le palais et à présent, il se dirigeait vers le garde qui se tenait à l’entrée.

"Excusez-moi, je suis en mission diplomatique envoyé de la reine Turthor auprès de sa majesté de Lalyriss, Raphaël Tenshi."

Le garde jeta un œil au sceau qui ornait le papier de mission de Naylyth Turthor puis grogna quelque chose d’incompréhensible en indiquant l’intérieur. Anyldor passa la porte et fut immédiatement abordé par un homme habillé de façon très raffinée. Le raffinement de l’homme rendait l’ample manteau noir d’Anyldor d’un rusticité incroyable.

-Vous avez un rendez-vous ?

"Non, mais j’ai bon espoir d’être reçu. Si vous pouviez préciser à votre chef qu’il s’agit d’une affaire importante. "

-Je vais voir si sa Seigneurie peut vous recevoir. Attendez ici, je viendrais vous cherchez si l’entretient vous est accordé.

Et sur ces mots, l’homme s’éclipsa par une porte. Anyldor resta sidéré devant ce protocole inouï. Quelle idée de s’encombrer d’une telle chose. Mais c’était peut-être là même chose pour les étrangers qui venaient au palais d’Itis’Dimus.

Après que l’annonceur se soit éclipsé, deux gardes pénétrèrent dans la salle. Ils se dirigèrent vers lui et il ne put s’empêcher, bien qu’il fût en territoire ami, de glisser sa main sur la poignée de son épée. Les deux hommes firent comme si de rien était et passèrent leur chemin mais ils avaient, eux aussi, leurs armes prêtes à sortir du fourreau. Anyldor sourit de sa propre méfiance dès que les soldats l’eurent dépassé et marcha en direction d’un siège, près d’une des portes de la salle.

Porte qui s’ouvrit au moment où il allait s’asseoir. Il put voir quelques détails avant que l’homme s’incline brièvement. Peau d’ivoire, regard d’or. Il s’agissait sans quiproquo possible du seigneur des anges Rêveurs. Une mèche d’ébène vola un instant quand le visage se releva. L’ange à la silhouette élancée présenta sa main au messager qui lui attrapa fermement le poignet. Un salut qui impliquait un profond respect chez les guerriers Rituels qu’il avait fréquenté durant une courte période.

"Monseigneur…"

Le roi le guida vers une salle plus calme en le questionnant. Lui-même répondit tranquillement, souriant quand il qualifia sa reine de jolie. Jolie… C’était un faible mot. En tout cas pour l’enveloppe extérieur. Pour l’intérieur… Son dilemme persistait.

"J’ignore si ma visite est un honneur, car elle risque de troubler la relative, très relative en fait, tranquillité qui règne actuellement sur les terres Rituelles, Rêveuses, Délivrées et Démoniaques, pour peu que ces dernière aient jamais connu quelconque tranquillité. La reine Turthor m’a… mandaté pour solliciter une entrevue entre vous deux et si j’ignore ce qu’elle peut vouloir exactement, je peux émettre des hypothèses."

Se rendant compte qu’il serrait fortement la garde de son épée, il relâcha sa prise et ramena sa main dans les pans agités de son manteau. Il fit une grimace d’agacement devant ce stress inutile. Il n’était vraiment pas habitué aux missions diplomatiques. Et le chef Tenshi n’était sûrement pas habitué à cette absence de raffinement dans le verbe.

"Vous m’excuserez de ne pas suivre les voies protocolaires normales, s’il en existe, mais je suis plus à l’aise avec ma lame qu’avec ma langue et mes bonnes manières. En fait, j’ignore pour quelle stupide raison ma reine a bien put me choisir pour porter une demande d’entretien car je déteste porter des messages."

Le seigneur Rêveur ouvrit enfin une porte. Enfin car bien qu’il ait tenté de mémoriser le chemin qui l’avait conduit là, Anyldor n’était pas tout à fait sur de pouvoir retrouver seul la sortie le cas échéant. Si le guerrier avait l’impression que le roi appréciait sa manière directe, un peu maladroite seulement, il ne pouvait avoir de certitude devant ce visage de marbre.

La petite salle où l’avait mené le chef des Rêveurs paraissait un endroit isolé. Il s s’assirent tous deux sur une des chaises qui formait le mobilier, Anyldor se mis en face du roi. C’était toujours mieux de voir son interlocuteur. En tous cas, Anyldor se serait méfié d’un homme inconnu lui parlant en se plaçant de face à ce qu’il doivent se tordre pour le voir. Il observa encore la pièce qui n’avait qu’une porte.

Il se demandait si il y a des salles de ce type dans le palais des Rituels. En effet les serviteurs était là-bas assez choyés par tout le monde pour une raison très simple : ils formaient le meilleur réseau d’information que l’on puisse posséder dans le palais, si l’on savait distinguer les ragots des véritables informations. Ce qui n’était pas le cas d’Anyldor qui n’avait jamais rien entendu aux intrigues de palais.

En se détendant, puisqu’il pensait à autre chose, il se rendit compte qu’il ne s’était pas présenté. Encore une preuve qu’il se sentait mal à l’aise avec ce genre de mission. Il sourit de son étourderie et la répara de suite, bien qu’il pense que le chef Rêveurs l’aurait oublié sitôt qu’il sortirait de la salle.

"Je ne me suis pas présenté, mais vous me pardonnerez sûrement mon inexpérience. Je m’appelle Anyldor. Anyldor Fusfyll. Mes hypothèses ? Elles sont très simples. Elle peut avoir des envies d’exterminer la race Démoniaque ou avoir reçu une information capitale qu’elle veut partager et qui la fait penser que les choses vont se gâter. Nos salles de tortures ne sont pas vides et je suppose qu’elle possède des informateurs dans tous les palais. Comme vous êtes nos alliés, il est normal qu’elle partage ses informations avec vous."

*J’ai bien entendu des rumeurs comme quoi les anges démoniaques auraient convaincu les anges délivrés de les aider dans une campagne contre les Rituels mais je ne pense pas que ce soit plus que des ragots. Après tout nous nous sommes toujours méfier de ces deux races, pas à tord d’ailleurs. Ce sont peut-être des histoires répandues pour exciter notre combativité. Ou des échos de vérité.*

Il appréciait de voir que le chef appréciait son franc-parler mais il désirer aussi expédier au plus vite cette mission pour se mettre à la recherche de l’ange Délivré qui l’avait ridiculisé.

"Ma reine voudrais donc un entretien mais la question est surtout de savoir si vous préférez qu’il se déroule ici ou à Itis’Dimus."

Il s’aperçu alors que dans cette proposition devait se jouer des engrenages politiques. Il en avait déjà mal au crâne à faire des hypothèses sur les raisons qui avaient put pousser la reine Turthor à faire cette proposition. Vraiment il ne pourrait jamais faire de politique. Les chemins lui semblaient trop détournés, trop de paramètre semblaient jouer dans les décisions les propositions. La reine des Rituels avait-elle déjà la réponse à la question qu’elle posait ?

*Quelle poisse, songea-t-il subitement. Il va falloir que je lui fasse parvenir la réponse de monsieur Tenshi. Comment faire ? Je vais être obligé de retourner là-bas. Alors que j’étais si proche du territoire Délivrés, c’est vraiment rageant. Comment lui faire parvenir autrement, il doit bien y avoir un moyen pour que ça reste confidentiel sans que je retourne au palais.*

En attendant la réponse du roi des Rêveurs, Anyldor réfléchissait à une méthode pour échapper au voyage de retour. Il ne tenait absolument pas à faire le messager entre deux grands de ce monde.